Ouverture 2008: les flats du Yucatan

Les articles et livres sur la pêche des poissons
tropicaux m’ont toujours laissé rêveur. En effet, la beauté des flats et la
puissance des poissons ne peuvent laisser un moucheur passionné indifférent.

Début 2008, suite à la réservation d’un séjour au
Mexique afin de découvrir les Caraïbes et la Riviera Maya avec mon amie,
j’enchaîne logiquement (et discrètement 😉 sur le repérage des spots de pêche des
alentours.

Bien m’en a pris, en effet les infos sont assez
nombreuses et les possibilités apparemment diverses et variées. Merci notamment
à Gonzo pour son article dans la Gob’revue qui m’a mis l’eau à la bouche.

Bilan des courses, une 1ère demi-journée prévue
avec un guide local afin de me mettre un minimum en jambes avant de passer une
journée en bateau sur les flats d’un lodge réputé du sud du Yucatan. Ceci
devrait être un bon début pour découvrir ce nouveau terrain de jeu.

Restait à prévoir le matériel de base nécessaire
afin d’être un minimum préparé.

Là aussi, tout est nouveau pour moi: les mouches,
le bas de ligne… rien à voir avec la pêche des salmonidés. Je m’équipe de
mouches classiques (Crazy Charlie en diverses couleurs, clousers…), de ma
canne pour soie de 8, d’un moulinet de bonne facture équipé d’une soie Teeny spéciale
Bonefish.

En ce qui concerne le bas de ligne, la formule
ci-dessous trouvée sur un site US et légèrement adaptée est simple à retenir et
a parfaitement fonctionnée même par grand vent:

– 1.8 m de 40 Lbs (env.= 45/100)

– 0.9m de 30 Lbs (env.= 40/100)

– 0.45m de 20 Lbs (env.= 35/100)

– Pointe en fluorocarbone ou autre suivant le
poisson recherché. Pour ma part, j’ai utilisé du 30/100 (18Lbs). Le fil est du
Stroft ABR et GTM suivant les diamètres. Ce fil est assez rigide et très
résistant aux abrasions (surtout le ABR).

 

 

Première journée:

Départ à 06.30, le guide est ponctuel au Rdv dans
l’entrée de l’hôtel. 08.00, le kayak est monté et nous voilà prêts à partir
vers la mangrove voisine. Le temps est magnifique : un grand soleil et un
léger vent chaud souffle, les conditions semblent idéales. Après quelques
minutes de navigation au-dessus de bancs énormes de mulets, nous nous arrêtons
et amarrons le kayak aux palétuviers en bordure du flat.

Après quelques explications sur la façon de
procéder (angle de lancer, ferrage, type de stripping…) c’est parti, on
s’engage sur l’étendue aux couleurs fantastiques!

Pour ce qui est du ferrage, il faut se forcer à
ne pas lever la canne comme pour la truite mais ferrer avec la soie canne toujours
baissée dans l’axe de la ligne.

Quelques minutes plus tard, le guide me dit: two
bonefishes at twelve, 10 meters… oula que passa, doucement amigo! je ne vois
rien, le temps de comprendre et d’essayer de repérer les poissons (ce qui n’est
pas évident du tout au début), le groupe est passé, too late! Va falloir
dégainer rapidement apparemment.

Sur ses conseils je déroule une 15zaine de mètres
de soie, le bas de ligne est sorti de la canne et la mouche est serrée entre
les doigts, histoire d’être prêt au plus vite. Je commence à prendre mes
repères, cela me rappelle ma façon de pêcher en nymphe à vue en wading. C’est
bon, let’s go!

Dix minutes plus tard, un autre banc arrive, je
lance 1 mètre devant le poisson et ramène le crazy charlie par courtes tirées
rapides, les poissons réagissent et la première touche ne se fait pas attendre!
Frein réglé, je m’attends à un départ fulgurant, mais rien de tout ça, à peine
un léger poids au bout de la ligne… un snapper à été plus rapide et s’est
jeté sur le leurre faisant fuir les macabis. Mais le guide et le pêcheur sont
tout de même heureux, le capot est sauvé!

 

 

Pendant la matinée je ferai 3 bonefishes, le plus
gros pesant environ 4.5 livres. Quelle puissance lors des premiers rushs, le
backing file dans les anneaux, le poisson est tout simplement indomptable. Que
du bonheur!

J’aurai l’occasion d’apercevoir furtivement quelques
petits permits, mais là les choses se corsent, les poissons sont très méfiants
et se déplacent rapidement! Impossible de leur présenter l’imitation de crabe. Des
raies se promènent tranquillement à quelques mètres de nous et quelques
barracudas énormes (un bon mètre 50 pour le plus gros) passeront régulièrement
dans le secteur avant de s’élancer dans les bancs de mulets qui explosent en
surface… La nature semble encore intacte dans ces lieux. Quel beau spectacle!

Après la pause déjeuner, nous partons sur un
autre flat ou je ferai un dernier bonefish en maraude à 4 mètres de nous. Petit
lancer roulé, poser discret, le poisson de déplace et prend sans hésiter,
malheureusement il finira sa course dans la mangrove, casse assurée! le guide
n’en revient pas, du jamais vu, un bonefish pris au pied du canoë! Le
"french roll cast " va le faire sourire toute la journée Cool

Rejoints par un autre guide et son client en
milieu d’après midi, cette journée pleine d’émotions sera clôturée par quelques
cervezas fraîches partagées au bord de l’eau. Le pied Smile

 

 

 

En fin de semaine, départ aux aurores pour
rejoindre Boca Paila à 1 heure de route. Le temps est moins plaisant, le vent
souffle fort.

Arrivés au lodge, Victor, mon guide me prend en
charge, je m’équipe et direction l’embarcadère. Je lui précise que c’est une
première (surtout en bateau) et qu’il va falloir m’expliquer le déroulement des
opérations. De plus le vent est toujours assez présent et ne facilitera pas les
lancers à distance.

La journée se passe bien malgré les accrochages
répétés de la soie dans mes pieds ou dans le bateau dus aux rafales de vent.
J’amènerai 7 bonefishes au bateau pesant entre 2 et 4Lbs (apparemment les
poissons plus gros sont quasi inexistants), un beau poisson cassera lors du
premier rush et je louperai quelques poissons au ferrage. 

Va falloir bosser la double traction pour être
plus efficace la prochaine fois.

 

Le plus fabuleux de la journée restera la traque
des permits présents en bon nombre à cette période. En fin de matinée le guide
prononce la phrase magique: "I saw permit ». Il attrape mon bas de
ligne, change de mouche en 3 secondes pour une imitation de crabe blanc,
reprend sa perche pour diriger le bateau délicatement vers les poissons. Moi je
ne vois rien mais la tension commence à monter, ça va être ma chance! Arrivée à
une 30taine de mètre je vois les poissons assez distinctement, maintenant il va
falloir les suivre de près et lancer au moment opportun. Arrivés à distance de
lancer raisonnable (d’après Victor), je commence à fouetter. Le vent est fort
et moi tellement excité que je n’arriverai pas à présenter la mouche
correctement, trop à droite, à gauche, trop court…! Après quelques posés
déplorables les poissons détalent! Je n’y crois pas, que s’est t’il passé? Trop
tendu, excité comme une puce, j’ai perdu tout contrôle de la situation!

J’aurai une deuxième chance l’après midi, même
scénario, mais cette fois-ci nous avons affaire 
à un "feeding fish" de 20 pounds (occupé à se nourrir, donc
moins méfiant) qui est à 50 mètres devant nous. Le guide arrête le bateau et me
dit "go, walk to the permit". Surpris, je descends et me dirige
doucement vers le poisson, dirigé par Victor et mon amie qui debout sur la
plate-forme avant observe la scène. Je commence à distinguer le permit faisant
du tailing à 15 mètres, j’avance encore un peu et commence à lancer. Premier
posé trop court, le deuxième arrivera à 1.5 mètres devant llui (comme
préconisé par le guide), je ramène en 2-3 longues tirées, le poisson se tourne,
poursuit la mouche et au dernier moment se retourne et part! Cardiaques
s’abstenir!!! 

Il reviendra par miracle 2 minutes plus
tard, alors que je suis déjà de retour vers le bateau. Encore sous le choc, je
reprends mes esprits et repars à l’attaque, mais cette fois-ci la mouche
atterrira trop près du poisson, grave erreur: la fuite sera définitive.

Que d’émotions! Une décharge d’adrénaline
terrible! Et quel beau poisson!! 

 

Pour ce qui est du stripping, d’après Victor, mes
tirées étaient légèrement trop rapides. Pour info, le permit préfère des tirées
lentes et longues, donc tout le contraire du bonefish.

Je comprends mieux le terme "permit
fever" et la passion délirante de certains pour ce poisson mythique, 
jamais je n’aurai du goûter à ça, j’en rêve encore la nuit!! Faut que j’y
retourne!!!!

En définitive une superbe journée (la chance du
débutant doit vraiment exister  🙂
passée dans un cadre exceptionnel.

Un grand merci à Sab pour son aide (gestion de la
soie dans le bateau…) et pour la prise des photos. 

 

D’autres photos à voir dans la rubrique Albums.

7 commentaires.

  1. Salut david,
    merci pr l’invit ça sera avec plaisir. La prochaine fois que je descends je te fais signe.
    vivement les beaux jours!
    a+

  2. Je suis dèjà passé dans ce coin, sans pouvoir Hélas y pêcher…
    Bon trip pour toi en tout cas et bon début pour la mer.
    Le temps est ifâme ici et nos rivières habituelles sont rapées pour quelques semaines. Fais mois signe si tu as l’occasion de venir pêcher en Franche Comté …

  3. Salut,
    oui c’est pareil à Metz, retour difficile début de cette semaine… vivement le printemps 🙂
    Merci Christophe, de plus vu le nombre hallucinant de mulets dans ces coins tu pourrais t’éclater ;-). Là-bas personne ne s’intéresse à ce poisson (logique vu les autres possibilités).
    a+

  4. Merci Seb pour ces infos pleines de soleil, cela fait du bien car ici il fait un temps épouvantable: un mélange de vent, pluie, neige, grêle le tout mélangé ou par intermittence. Les rivières sont de nouveau en crue et il va falloir attendre un moment avant de ressortir les cannes à mouches. Tu auras plus de chance la prochaine fois sur les permits. A bientôt.

  5. Et los Sabalos ?
    Quel est l’hôtel du 1er jour (si ce n’est pas indiscret) ?
    Hasta luego
    Didier

Commentaires clos.